Bruxelles, si dynamique et si mouvante, est
aussi la capitale de l’immobilité. Difficile en effet de ce déplacer dans cette
ville, sans finir échevelé et en rogne contre le monde entier.
Laissons de côté la voiture : aux heures
de pointe, comme en journée, impossible de déjouer les pièges infinis que
constituent les « files » quotidiennes, et la quantité de déviations
mouvantes que nous imposent travaux improvisés, trous dans la chaussée ou
chantiers non achevés.
Le vélo alors ? Si la météo vous fait la grâce
d’être clémente, auront raison de votre volonté les pavés, les dénivelés, ou
encore les rails de tramways…Sur certains axes, la piste cyclable est tout
simplement tracée entre les deux rails. Pas moyen de bifurquer ; si le tramway
déboule, il ne reste plus qu’à pédaler (et à prier !!).
Le métro apparaît quant à lui rapidement comme
une arnaque. On vous promet 6 lignes, mais très vite, on réalise que la plupart
du temps, elles s’arrêtent toutes aux mêmes stations. Ma ligne favorite est
tout de même la n°2, qui fait un rond. Pratique, car les deux terminus portent
le même nom !
Même à pied, la ville promet quelques
frayeurs. En bon piéton français, je me croyais toujours protégée par les
règles des priorités… erreur ! Ici, les tramways passent avant, alors ne
comptez pas sur eux pour ralentir, même si vous vous trouvez sur le passage
protégé ; ils se feront un plaisir de frôler votre poussette en ajoutant un
fourbe petit coup de klaxon, histoire d’en plus vous ridiculiser. Et surtout,
bien regarder où l’on met les pieds ; une dalle déplacée, un trou dans le
trottoir sont si vite arrivés.
Bref, ce jour là, j’avais décidé de miser sur
les transports en commun. Oublié le métro parisien, ici règne en maître le
tramway (en surface) également appelé pré-métro (en sous-sol). Le problème
c’est qu’en surface, le tramway se retrouve…dans la circulation (cf. les
problèmes décrits ci-dessus).
Mon tramway n’est jamais arrivé. La faute à un
véhicule mal garé, qu’il ne pouvait, bien évidemment, contourner.
A
Bruxelles, le dossier bruxellois de la mobilité est frappé d’immobilisme. Et cela fait des années que le problème reste soulevé.
Manque de moyens financiers ? (cf. post du 10/09/2012).
Pas seulement.
Le vrai problème bruxellois reste celui de
l’automobile. La ville accueille chaque matin environ 400.000 travailleurs qui,
usés par les problèmes de ponctualité ferroviaire, privilégient largement leur
voiture.
Ils le font d’autant plus facilement que le
véhicule de service constitue un avantage couramment accordé, en complément
d’un salaire souvent trop imposé. La moitié du parc automobile de la région
bruxelloise se trouve ainsi constituée de véhicules de fonction, l’on comprend
mieux l’ampleur du problème.
Une circulation automobile sans mesure avec
les infrastructures de la ville et sa capacité d’accueil, des
« files » même dans les plus larges avenues qui défigurent de leurs
cinq voies les quartiers européens, et des travaux d’entretien rendus aussi
indispensables que compliqués.
L’attention du gouvernement régional se focalise
donc sur ce phénomène des « navetteurs » routiers, qu’un projet de
RER tente depuis plus de 20 ans d’endiguer. Le projet est ambitieux, qui vise à
mettre en place 7 lignes de chemin de fer entre les communes pourvoyeuses de
main d’œuvre et le centre de la capitale. Problème de moyens financiers là
encore, mais pas que. Car la mise en œuvre de ce projet implique notamment l’Etat
fédéral et les trois régions du pays : autant d’acteurs aux intérêts et
orientations politiques qui divergent suffisamment pour continuer de ralentir
la réalisation du projet.
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