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mercredi 12 mars 2014

Quand la Wallonie et la France se mobilisent autour du handicap


C’est ce mois-ci qu’entre enfin en vigueur l’accord-cadre conclu entre la Wallonie et la France le 21/12/2011, instituant notamment des inspections communes des établissements wallons accueillant des Français porteurs d’un handicap mental et/ou moteur.

Cet exil, qui est parfois le fruit d’un choix personnel, est bien plus souvent imposé aux personnes handicapées et à leurs familles, faute de lieux d’accueil adaptés en France.

On estime aujourd’hui entre 5.000 et 6.000 le nombre de personnes concernées … un degré de précision qui fait frémir ! Car aucun recensement de ces personnes, rarement inscrites au Consulat de France et souvent domiciliées en France pour des raisons de subsides, n’a encore été établi à ce jour.

Ce sera l’une des priorités de la mise en œuvre de cet accord-cadre, qui prévoit un échange d’informations entre les autorités wallonnes et l’Autorité Régionale de Santé (ARS) du Nord-Pas de Calais.

Par ailleurs, ce texte ouvre enfin la porte des lieux d’accueil wallons hébergeant des Français aux administrations françaises. Ainsi, les inspections de ces établissements pourront désormais être effectuées par des équipes wallonnes et françaises.

Ces équipes bi-nationales se pencheront sur les modalités d’accueil et d’hébergement, la prise en charge socio-éducative, la prise en charge par un régime de sécurité sociale, ou encore la promotion de la bientraitance.

Cela semble un juste retour des choses, la France finançant intégralement le coût de la prise en charge de ses ressortissants.

Néanmoins, si l’heure des bilans n’a pas encore sonné, beaucoup d’interrogations demeurent.

Le nombre de places d’accueil des handicapés et jeunes autistes en France reste dramatiquement insuffisant. C’est désormais de la France entière et non plus des seules régions transfrontalières, qu’arrivent les pensionnaires. Un déchirement pour des familles qui n’ont pas toujours les moyens de venir visiter régulièrement leur proche.

En outre, si les administrations ont conclu entre elles un arrangement administratif, précisant les modalités de leur intervention, d’autres institutions, (les Juges des Tutelles et les mandataires à la protection des personnes en premier lieu) restent tributaires de la collaboration des autorités wallonnes pour entrer en contact avec ces personnes particulièrement vulnérables.

Le chantier de la protection des handicapés de France reste donc grand ouvert, et les premières visites bi-nationales d’établissement seront à ce niveau déterminantes. Elles prouveront je l’espère qu’une intense collaboration entre nos deux pays peut faire progresser la cause des personnes les plus fragiles.