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samedi 20 avril 2013

Tour Eiffel contre Manneken Pis


De « je vais à LA toilette » en « à tantôt maman », j’ai fini par considérer qu’il était temps de reconstituer le capital de francitude de ma progéniture. Et quoi de mieux pour raviver un peu la fibre patriotique que de leur montrer ce que la France fait de plus beau, de plus monumental, de plus international… jai nommé : la Tour Eiffel ?

Nous voici donc par une matinée brumeuse faisant le pied de grue devant … tiens… un seul ascenseur en fonctionnement. Il faudra être patient.

Mais combien de temps ? Pas un panneau ni âme qui vive pour nous l’indiquer. Ah, si, tout là bas. Je lis : … que le dernier étage est fermé ! Bon, c’est dommage mais la file, euh, la queue a l’air d’avancer.

Profitant d’un ralentissement, je jette à nouveau un coup d’œil au lointain panneau. Chouette, l’étage est ouvert ! Oups. 5 mètres plus loin on nous annonce 40 minutes de queue supplémentaire pour l’atteindre. Difficile à envisager, surtout qu’on commence vraiment à fatiguer là.

Après une heure de queue, pas un bonjour ni un sourire ; On n’est pas là pour soigner l’image de la capitale, quand même ! Et que dire de la femme cerbère assignée à l’accueil des personnes handicapées ? Cannes, poussettes et fauteuils roulants, si l’absence d’aménagement et les restrictions d’accès ne vous ont pas découragés, vous êtes néanmoins priés de passer votre chemin !

Je ne vous parlerai pas de la vue (brumeuse), l’essentiel du temps passé là haut s’étant partagé entre : faire la queue pour acheter à manger, faire la queue pour accéder à des toilettes sous dimensionnées, et faire la queue pour obtenir le droit de regagner enfin la terre ferme. Ouf !

Le hasard voulut qu’à notre retour à Bruxelles, des amis totalement ignorants des charmes de la ville voulurent qu’on leur fasse voir le fameux Manneken Pis. Sourires en coin et clins d’œil entendus, nous les amenâmes devant l’estimé petit garçon, afin que de leurs propres yeux ils constatent son insignifiance.

Le petit homme était vêtu ce jour là d’un costume, ce qui rendit l’événement particulier. La foule amassée se trouva en outre immédiatement presque en délire lorsque se produisit un événement encore plus rarissime : Manneken Pis allait cesser quelques minutes de pisser, afin qu’on le débarrasse à l’heure dite de son accoutrement.

C’est accompagné de sifflets rigolards et d’applaudissements bon enfant que l’officiant, aussi sérieux dans ses gestes que détaché dans l’attitude opéra le cérémonial qui, paradoxalement, finit par attirer de tous le respect.

Lorsque le jet rétabli de la petite statue me tira de mes pensées, j’avais compris en quoi ce petit homme m’était devenu tellement cher. Comme la Belgique, la conscience de sa petitesse ne l’empêchait pas d’accomplir de grandes choses, pourvu que ce soit avec un peu d’autocritique et beaucoup de dérision…

Manneken Pis : 1- Tour Eiffel : 0.