Une fois n’est pas coutume, cette année, la
rentrée se teinte d’une certaine dose d’excitation … 9 mois, oui, tout juste 9
mois nous séparent des élections « fatidiques », voire « historiques »
du 25 mai 2014, qui « tiennent le sort définitif de la Belgique dans leurs
mains ».
Pour la première fois depuis 1999, en effet, les
Belges seront appelés ce jour là à élire leurs représentants en région, au
Parlement européen, mais aussi au niveau fédéral. Bref, seuls le Sénat et les communes seront épargnés par le tsunami
politique annoncé.
Le souvenir des longues crises politiques qui
avaient succédé aux élections fédérales de 2008, puis de 2010 est encore frais ?
En 2014, ce sera encore pire. D’ailleurs, si Albert II a démissionnée, ce
serait en partie pour ne pas avoir à assister au prévisible carnage… C’est dire s’il est grand temps de réserver
nos places aux premières loges !
Bon, mais au fait, en quoi consiste le danger
exactement ?
Du côté
des élections régionales, le suspens n’est quand même pas à son comble. PS (socialistes) et MR (libéraux) continuent de batailler pour la
première place en Wallonie et à Bruxelles, mais la timide remontée du MR ne
menace pas aujourd’hui sérieusement la poursuite des coalitions Olivier
(socialistes, écologistes, humanistes) actuellement au pouvoir dans les régions
francophones.
Quid alors de l’effrayante perspective d’une
accession de la N-VA au pouvoir côté flamand ? Rassurez-vous… c’est déjà
fait. Le parti nationaliste participe au gouvernement de la région flamande
depuis plusieurs années, et ses partenaires socialistes et chrétiens démocrates
seraient mal inspirés de vouloir la remplacer par un parti marginal.
Il
n’est donc pas à exclure que les négociations pour la formation des trois
gouvernements régionaux aboutissent finalement…à un rapide statu quo. De quoi soutenir la dynamique de négociations fédérales nécessairement
plus complexes.
Au niveau fédéral aussi, la N-VA fait planer
sa menace sur l’unité de la Belgique… Pourtant, le carton du parti séparatiste aux
dernières élections fédérales n’a pas empêché au final la formation d’une
coalition gouvernementale contournant la première force politique du pays.
Autre tabou tombé depuis 2008 : la
Belgique peut être gouvernée par des coalitions « asymétriques », qui
associent des courants politiques différents au nord et au sud du pays.
Pour peu que les partis actuellement au
pouvoir préservent un minimum leur ancrage c’est
donc les mains plutôt libres, quel que soit finalement le score de la N-VA,
qu’ils reviendront à la table des négociations. Avec la très forte
probabilité là aussi de pouvoir reconduire la coalition actuelle…
L’on aboutirait
alors à ce profond mais rassurant paradoxe. En politique belge, plus on vote,
moins les choses changent…