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mercredi 27 mars 2013

La Belgique, terre d’accueil : une histoire régionale.


Une récente étude publiée par le sociologue belge Jan Hertogen a remis en avant la question de l’immigration en Belgique et de l’intégration des populations allogènes.

Car l’étude démontre de très importantes disparités selon les régions du pays. La population étrangère ou « d’origine étrangère » (dont l’un au moins des parents est né à l’étranger) composerait 75 % de la population bruxelloise, un taux trois fois supérieur à celui de la Wallonie (qui avec 24 % se situe à la moyenne nationale) et cinq fois supérieur à celui de la Flandre (15 %). 
Ce taux atteint même 90 % dans deux communes bruxelloises, Ixelles (où la première minorité sont les Français) et ma bien aimée commune de Saint-Gilles (où arrivent en tête les Marocains).
En soulignant les disparités entre régions, le sociologue met directement en question l’efficacité des politiques d’intégration. Car si, en Belgique, les politiques migratoire et d’asile dépendent des autorités fédérales, l’intégration des populations immigrées relève, quant à elle, de la compétence des régions et des communautés.
Alors, Bruxelles terre d’accueil et Flandre terre d’exclusion ?

Le schéma semble par trop caricatural. Et la Flandre, souvent pointée du doigt pour les positions nationalistes qui y émergent, assume néanmoins depuis déjà 2001 une politique d’intégration active et volontaire dont le Sud est bien forcé aujourd’hui de reconnaître qu’elle présente certaines qualités.

L’Inburgering (« parcours d’intégration civique »), y est imposé aux étrangers majeurs qui viennent durablement s’installer sur le sol flamand. Il s’agit d’un contrat donnant-donnant où, contre l’engagement d’assiduité et d’efforts d’intégration, notamment linguistiques, le néo-arrivant bénéficie de services aussi multiples que variés destinés à faciliter son installation.

Un premier volet mêle formations pratiques et théoriques :
- une orientation sociale à vocation pratique (Comment utiliser les transports en commun ? Où trouver une aide médicale ? Comment s’organise l’enseignement ? etc.),
- des cours de néerlandais,
- une orientation professionnelle.

Le parcours d’intégration civique secondaire propose aux intégrants une formation professionnelle ou une formation en entreprise.

Une attestation leur est ensuite délivrée. Elle pourra être exigée, notamment pour les démarches en vue de leur régularisation.

Politique de flamandisation des néo-arrivants comme dénoncé par certains ? L’inburgering s’inspire en effet du principe de territorialité, tant décrié du côté francophone.

Pourtant, l’efficacité du système, qui associe un nombre important d’acteurs publics, associatifs et privés complémentaires, a incité finalement les Bruxellois et les Wallons,  traditionnellement plus réticents à toute démarche d’assimilation, à mettre en place des politiques similaires d’intégration à la citoyenneté.

En novembre 2012, l’Inburgering francophone, calqué sur son aîné flamand, est à son tour devenu obligatoire. Et une démarche similaire est lancée à Bruxelles, sur la base du volontariat (www.bon.be).

L’intégration des populations étrangères et d’origine étrangère, question devenue centrale en Belgique, est ainsi devenue une priorité politique sur l’ensemble du territoire.

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