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vendredi 23 novembre 2012

La guerre des chefs à l’UMP ne sera pas une histoire belge.


Quels sont les points communs entre le MR (le parti libéral francophone belge) et l’UMP ? A l’aune de l’actualité récente, la question mérite d’être à nouveau posée*.

Car le jour même où Le Figaro barrait sa Une d’un « guerre des clans à l’UMP », La Libre Belgique titrait ici : « MR : la guerre des clans n’aura pas lieu ». Et tandis que suspens et désespoir étaient à leur comble au sein du parti de droite français, les libéraux belges savouraient quant à eux l’apaisement d’un compromis en dentelles, dont seule la classe politique belge a le talent.

Comme en France, deux grandes tendances s’affrontent au sein du MR depuis des années (depuis que le père de l’actuel président du parti occupait ce poste, c’est dire !). D’un côté, les partisans toujours nombreux de Didier Reynders, le libéral ancien président du parti et actuel Ministre fédéral. De l’autre, les soutiens du dirigeant actuel du MR, Charles Michel, aux accents plus centristes. Notons quand même au passage, pour nous consoler, que l’accession de ce dernier à la présidence du parti en 2011, après une importante défaite électorale, eut également des airs de psychodrame.

Les instances du MR doivent être prochainement presque intégralement renouvelées, avec en toile de fond les bons scores aux dernières élections communales, qui ont relancé des ambitions personnelles à Bruxelles, et en ligne de mire les élections législatives et régionales de 2014. Le combat promettait d’être sanglant, d’autant plus qu’une nouvelle carotte de choix devait faire courir nos candidats : le poste de Ministre-président de la région de Bruxelles (chef du gouvernement bruxellois) annoncé vacant suite au départ probable de l’indéboulonnable Charles Picqué (PS)…

Ceux qui, comme moi, se réjouissaient à l’avance du spectacle en ont été pour leurs frais.

Sous réserve du vote des militants, quelques jours de négociations internes ont suffi à voir attribuer à Didier Reynders le MR de la région bruxelloise et la tête de liste aux élections législatives dans la capitale. Vincent De Wolf, protégé bruxellois de Charles Michel, se présentera quant à lui aux élections régionales, avec pour objectif le poste de Ministre-président bruxellois.

Et voilà ! Il faut dire que tant la quantité de scrutins que le nombre de postes à pourvoir favorisent l’accession à de tels compromis…

Mais c’est aussi là l’illustration de la grande force de la classe politique belge : de crise institutionnelle en négociations communautaires, de scrutin proportionnel en constitution de coalitions, de contrats de gouvernements en alliances électorales, elle s’est depuis toujours forgée dans l’art du compromis et de la négociation, qui font sa renommée jusque dans les plus grandes institutions internationales.

Les histoires belges ne sont donc pas, loin de là, toutes ridicules.

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