Ah, les expatriés fiscaux français. Ils sont
partout ! Un Belge d’Uccle me confiait récemment anticiper une montée du
prix de sa maison, suite à l’afflux de Français dans ce quartier huppé de
Bruxelles. Et devant chaque haut lieu de la ville, un même grand sourire vous
accueille, ravi de voir « de plus en plus de Français » !
Le Belge n’est pas chauvin, et de ce côté-ci
du Quiévrain, l’affaire Bernard Arnault suscite des réactions bien moins
outrées qu’amusées. Pour tel avocat fiscaliste, il est évident que seul un régime
fiscal attractif peut justifier que l’on veuille devenir Belge. Et La Libre
Belgique, premier quotidien francophone, en remet une couche : « On
se doute qu’un homme de goût comme Bernard Arnault n’est pas attiré chez nous
par le waterzooï, les Gilles de Binche, les beaux paysages du Limbourg, les
joies du cuistax, la ponctualité de la SNCB, les rengaines d’Annie Cordy et la
magie des communes à facilités » ;-)
Un pragmatisme que l’on retrouve dans le traitement
des exilés fiscaux … belges. Ainsi le gouvernement s’interrogerait-il sur un
possible accord avec la Suisse, qui moyennent la sauvegarde du secret bancaire,
autoriserait cette dernière à prélever au profit de l’Etat belge 34 % des 10
milliards d’euros que l’on estime détenus là bas par des résidents belges. On
est toujours le paradis fiscal de quelqu’un d’autre !
Pour ma part, je n’ai pas encore croisé d’exilé
fiscal français.
Belgique, sache-le : nous sommes à peu
près 200.000 à t’avoir choisie pour des raisons toutes autres que fiscales. C’est
toi qu’on aime, et pas ton fisc.
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