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samedi 12 avril 2014

FN, N-VA : même combat ?


Succès du FN aux municipales en France. Succès annoncé de la N-VA en Flandre. Ces deux partis, dont le succès se nourrit du rejet des élites politiques traditionnelles, baignent-ils pour autant dans la même eau Marine ?

La vague bleu marine des dernières municipales annonce pour le FN l’ouverture d’une phase de normalisation du parti. En affichant ici ou là des profils de « bons pères de famille », les nouveaux frontistes espèrent conquérir localement une légitimité, qui leur servira à plus long terme de marchepied vers des responsabilités politiques nationales.

La N-VA, elle, a réalisé cette mue il y a déjà plusieurs années et planté progressivement, sous l’influence de Bart De Wever, dans les terroirs flamands ses racines. Elle gouverne la Flandre depuis 2009 et dirige Anvers depuis 2012 sans avoir fait de vagues dans le port (cf. Bart de Wever en rade à Anvers). On est loin d’un Steeve Briois s’en prenant dès sa première semaine de mandat à la LDH à Hénin-Beaumont.

La difficulté qu’éprouve visiblement le FN à s’installer dans les instances locales et nationales s’explique en partie par notre système majoritaire. En Belgique au contraire, la N-VA se nourrit pleinement des vicissitudes du système proportionnel et des larges coalitions politiques qui en découlent, lui laissant la place de choix de seul véritable parti d’opposition.

Mais une différence de nature idéologique sépare encore les deux partis.

Depuis son accession à la présidence de la N-VA, Bart De Wever en a progressivement modifié le discours, la transformant en un parti protestataire et d’opposition.  Opposition entre les laborieux et les assistés (wallons), entre la Flandre rurale et la Belgique des grandes villes, entre le peuple et ses élites corrompues. L’arrivée au pouvoir d’un premier ministre wallon, socialiste et homosexuel, fut l’opportunité rêvée de répandre ses idées.

Avec son appel aux racines catholiques et rurales de la Flandre, la N-VA se retrouve finalement peu éloignée des discours des grands partis flamands traditionnels. Elle se rapproche des revendications identitaires anciennes des chrétiens démocrates du CD&V et son discours économique tend à se calquer sur celui des libéraux du VLD.

Au FN, au contraire, le discours anti-élites n’est venu que tardivement se greffer sur un terreau extrémiste, aujourd’hui encore sensible. D’où un discours manquant parfois de cohérence, et pas toujours crédible, notamment sur les questions économiques.

En 2012, alors candidate à l’élection présidentielle, Marine Le Pen s’est rendue en Belgique pour rencontrer ses homologues. C’est aux membres du Vlaams Belang qu’elle est venue s’adresser…

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