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dimanche 21 octobre 2012

Au fédéral : vogue la galère…


A la suite les élections communales du 14 octobre, certains tiraillements se font sentir au sein de l’équipage gouvernemental, mis à flots à l'issue de la plus longue crise politique de l’histoire, le 5 décembre 2011.

Pour soutenir l’édifice fédéral, sans l’appui de la massive N-VA (28 % des suffrages en Flandres en juin 2010), se constitue ce jour là, après 18 mois de négociations, une coalition aussi risquée que contre nature. Elle associe les trois grands piliers dont la division avait jusqu’alors, et depuis l’origine, structuré l’ensemble de la société belge, ses écoles, ses hôpitaux, ses mutuelles, ses universités, etc. Socialistes, chrétiens-démocrates et libéraux - francophones et flamands – se retrouvèrent ensemble embarqués sur le même navire.

A l’heure du bilan des communales, chacun feint de vouloir maintenir le cap initial, ignorant volontairement l’important écueil nationaliste et les risques de mutinerie.

Le PS (socialistes francophones), malgré de beaux succès comme celui de Paul Magnette à Charleroi, n’en a pas moins réalisé un score décevant. La tendance à la baisse entamée en 2006, à la suite des scandales politico-financiers révélés à Charleroi, se confirme (- 2,7 % de voix en Wallonie). Dans ces conditions, et dans la perspective des élections régionales de 2014, le premier Ministre Elio Di Rupo a plus que jamais besoin du soutien de ses partenaires francophones. Hélas…

Le CDH (chrétiens démocrates francophones) en solitaire ? : Il était depuis 2006 « scotché » au PS, qui en avait fait malgré ses scores électoraux parfois médiocres, un partenaire de coalition privilégié.  Dès lors, la participation du CDH au renversement de ténors socialistes, tels la vice-première Laurette Onkelinx à Schaerbeek, ou l’indétrônable bourgmestre de Molenbeek Philippe Moureaux, constitue une petite révolution. De là à y voir les premiers signes d’un rapprochement avec le MR…

Le MR (libéraux francophones) en arbitre : Mais que veut vraiment le MR ? Maintenu en deuxième position chez les francophones, le parti de Charles Michel navigue entre PS et CDH, et cultive le mystère sur ses intentions pour 2014. S’il continue de gérer avec le PS un grand nombre de communes, notamment bruxelloises, il souffle le chaud et le froid, dénonçant tantôt le laxisme du PS en matière de sécurité, tantôt les atteintes à la laïcité des chrétiens-démocrates. De quoi faire encore durer le suspens sur ses intentions…et tendre un peu plus l’ambiance au gouvernement !

Chez les partenaires flamands, la tornade De Wever laissera des traces durables.

L’Open VLD (libéraux flamands) a sombré corps et biens : Le parti libéral fait les frais du re-positionnement de la N-VA sur le créneau de l’anti-socialisme. La formation, qui ne s’est jamais vraiment remise du départ de son leader historique Guy Verhofstadt, a été écrasée sur son propre terrain. A tel point que les rats commencent à quitter le navire. Le ministre des pensions, Vincent Van Quickenborne, a ainsi intrigué à Courtrai pour obtenir le mayorat, et préparer sa sortie du gouvernement au moment des négociations budgétaires.

Le CD&V (chrétiens-démocrates flamands) contre vents et marées : C’est le seul parti qui résiste, et plutôt bien, à la lame de fond N-VA. Mais, un temps en cartel avec la N-VA, le parti court désormais après ses électeurs perdus sur le terrain communautaire. Pas sûr que ceux-ci ne préfèrent l’original à la copie.

Le SP.A (socialistes flamands) surnage : Son échec retentissant à Anvers est un coup presque fatal pour ce petit parti, monté dans la coalition in extremis. Son éventuelle participation à une coalition avec Bart De Wever pourrait définitivement le discréditer.

C’est donc ensemble sur une vraie galère que les partis du gouvernement entament cette semaine d’importantes et sensibles discussions sur la réforme de l’Etat et le cadre budgétaire. Contraints d’avancer ensemble, chacun des partis est bien sûr conscient qu’en cas de naufrage, la N-VA incarnerait la seule alternative. 

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